Jusqu'alors, la vedette allait au scaphandrier de la mer, sur lequel tout a été dit. Justice doit être rendue à son confrère des eaux douces, qui a également accompli un travail titanesque à la fin de la seconde guerre mondiale, pour le rétablissement des communications fluviales et routières.
Tous ces travaux de génie maritime demandent l’intervention des scaphandriers, à moins que l’amplitude de la marée n’autorise l’accès des ouvriers lors des marées basses. Pour l’édification des quais, digues, cales etc… la mise en œuvre des matériaux exige auparavant un fond dur et de niveau régulier. L’obtention de ce support ne peut se faire sans un réglage de la plate-forme, indispensable à la solidité future de la construction : c’est le premier travail des scaphandriers. Parfois des roches doivent être enlevées, on emploie pour cela, l’explosif ou le marteau-piqueur, dont l’utilisation prolongée est particulièrement pénible pour le scaphandrier.
Pour la construction des phares, deux critères importants sont à déterminer avant de commencer les travaux : tout d’abord l’emplacement et la profondeur du site. Il faut que le rocher soit sain et sans trop de crevasses, avec une surface à peu près horizontale. La profondeur ne doit pas être importante car le coût de l’opération serait élevé, mais il est indispensable que l’assise demeure protégée par quelques mètres d’eau, la moindre houle pouvant détériorer la structure mise en œuvre pour la réalisation future.
Photo: Ar Men, majestueux à la pointe du Finistère (Pointe du Raz)
Dès 1952, La SOGETRAM (Société générale de travaux maritimes et fluviaux) est l’histoire de jeunes hommes d’une vingtaine d’années qui prennent leur avenir en main, avec au début, une belle dose d’inconscience et du matériel rudimentaire. Et c’était là qu’il fallait savoir inventer, créer ou adapter du matériel terrestre au monde sous-marin: c’était le quotidien des "Grenouilles", comme on nous appelait sur les chantiers de travaux publics. Ils deviendront par la suite de véritables professionnels aguerris aux techniques nouvelles et dont leur société deviendra l’une des plus importantes en travaux sous-marins.
Photo: Angoisse, 1ère version. André Galerne et son équipe prêts au voyage en juin 1949. Collection Antonio Castro.
Les scaphandriers de Galerne
Cette épopée marque le passage du "Pieds-lourd" à l’homme-grenouille et l'utilisation des techniques nouvelles dans les travaux subaquatiques.